Paiement de l’indu et enrichissement
sans cause
(Quelques idées de comparaison)
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Le paiement de l’indu est réglementé par le code civil
alors que l’enrichissement sans cause est consacré par la jurisprudence.
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On parle de paiement
de l’indu lorsque le solvens a fait un paiement par erreur (du moins
pour le cas de l’indu subjectif) alors qu’on parle d’enrichissement sans cause lorsque l’avantage (matériel ou moral) procuré
à l’enrichi ne se trouve pas juridiquement justifié.
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D’une part donc, on a un paiement fait par erreur
et d’autre part un enrichissement dépourvu de cause : ces deux
concepts ne se confondent pas. En effet, un paiement fait par erreur suppose
presque toujours un acte conscient, libératoire (le solvens ayant agi en vue d’éteindre
une obligation) alors que l’enrichissement peut être involontaire. En d’autres
termes, on doit remarquer que si l’enrichissement procède souvent d’un paiement
(le paiement supposant au préalable une obligation dont il vise l’extinction),
il n’en est pas toujours le cas (Cf. Arrêt
Bourdier)
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On peut aussi dire que pendant que l’absence de cause
justifie l’action de in rem verso, l’action en répétition de l’indu est fondée
sur une cause : l’erreur du solvens.
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Ces deux quasi-contrats semblent viser le même
but : éviter que les uns s’enrichissent indument au préjudice des autres.
Il faut essayer de rééquilibrer les patrimoines qui ont été injustement
affectés. Dans les deux quasi-contrats, la faute du solvens ou de l’appauvri
paralyse la réparation.
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Les actions qui découlent de ces deux quasi-contrats
obéissent à deux régimes différents : d’une part on a l’action en répétition de l’indu qui vise en principe à restituer
au solvens le montant du paiement fait par erreur et d’autre part, l’action de in rem verso qui est caractérisée par
sa subsidiarité (à titre d’illustration : l’action de in rem verso, n’est pas ouverte lorsque le solvens peut utiliser
la voie de la répétition de l’indu…) et dont le but est de parvenir à une
réparation plafonnée. En effet, lorsque l’enrichissement et l’appauvrissement
n’ont pas la même valeur, l’enrichi ne sera tenu de restituer que la plus
petite de ces deux valeurs.
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TCHABO SONTANG Hervé
Martial ATER, Droit Privé, FSJP
Uds.